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Comment j’ai commencé à forger mon mental

Arbresles

Comment j’ai commencé à forger mon mental grâce à la Course de l’Arbresle

 

 

Aujourd’hui, je voudrais te raconter une histoire. Celle de ma course de l’Arbresle en 2008. Un 32 kilomètres et 100m de dénivelé positifs. Qu’est-ce que ce récit peut t’apporter ?

Tout simplement, la démonstration qu’entre la théorie sur la préparation mentale et la réalité, il y a toujours un principe de réalité. Et ce qui me semble naturel aujourd’hui, ou pour le moins plus facile à appréhender et à intégrer dans ma préparation, n’était pas si évident à l’époque. Je t’ai déjà évoqué les principes de visualisation d’objectif par le processus, de mise en place de routines. Ici je te démontre un autre aspect, plus simple. Je t’explique après la course.

 

Juin 2008,

Nous sommes à la fin du mois, les premières vraies chaleurs arrivent. Arrivé sur le stade municipal, retrait du dossard puis je me prépare, un peu de nok, un peu de crème solaire, et oui il commence déjà à faire chaud. Il n’est que 8h.

 

Le départ

8h30, c’est le départ ! je démarre tranquille. Je cherche un peu mon rythme, mon souffle. Je suis à l’écoute de toutes mes sensations, de tout ce que mon corps me donne comme informations. Je n’ai pas couru depuis dix jours, suite à une bête chute qui a fragilisé à nouveau mes côtes. Enfin bref, j’ai été assez con pour me fêler les côtes, le même côté évidemment, déjà fêlé il y a quelques mois.

Je démarre donc tranquillement, arrive les premières montées, je trottine. Bonne nouvelle !

 

1er ravito au Km 7, rencontre avec un pote, toujours sympa de pouvoir discuter quand on ne s’y attend pas. Jusque-là le parcours est plutôt roulant.

2ème ravito au Km 14, ça commence à chauffer et ça commence à monter. Bien choisi toutes ces montées, raides, trop pour moi, sous le soleil pour un certain nombre d’entre elles, trop pour moi. Bref, dès le 17ème, la galère commence.

 

La galère

J’ai bu dès le départ toutes les 10 minutes, et pourtant j’ai l’impression d’avoir soif en permanence.

Puisque j’avance pas, puisque j’ai trop chaud, puisque c’est la galère, je marche, surtout que se profile une montée, de chez montée ! bien belle, bien longue, bien ensoleillée.

J’arrive malgré tout au ravito du 19km. Merde, je croyais qu’on était au 21. Je ne traine pas faut que je parte sinon je reste. Ça gamberge dans la tête, c’est pas le moment.

Alors, j’essaye de courir, ça veut pas ou je n’y arrive pas. Mais, elles sont où mes jambes ?? elle est où l’énergie ?

 

Ah je vais me faire un beau bronzage aujourd’hui, c’est au moins ça, parce que niveau moral c’est en dessous des chaussettes. Je ne me rappelle pas avoir été dans un état aussi pitoyable, les cuisses sont cuites, j’avance pas.

 

Fait chaud, je bois, j’avance pas ! qu’est ce que je suis venu faire ici !

 

Ravito du km 25 ! pourquoi on est pas plus loin ! ils ont du se gourer dans la mesure.

Je discute avec un compagnon de galère, tiens au moins on marche mais c’est moins pénible à 2. Bon il a une crampe, une fois passé, il préfère s’arrêter, et me dis de continuer.

Allez faut que j’avance, jamais eu attend envie de me poser et d’attendre que ça se passe.

J’essaye de me concentrer sur autres choses, sur les paysages (jolis au demeurant), sur des points positifs,… rien ‘y fait. Je suis au fond du trou.

 

Merde ! je peux pas abandonner, je sais pas faire, je veux pas, même en rampant je vais finir. Si je peux pas courir en continue, j’adopte la méthode cyrano que je peux, c’est-à-dire 1’ course, 1’ marche. Ça repart, j’avance, ben c’est pas trop tôt.

 

Erreur d’attention !

Tiens un croisement pas de rubalise, dans le doute je vais tout droit. J’arrive au carrefour d’après, bien 1km5 à 2 km, rien pas de signalisation. C’est sûr je me suis gouré ! manquait plus que ça ! Demi-tour !

Et effectivement, là où il n’y avait pas de rubalise, il y avait de belles flèches au sol ! trop de fatigue pour être assez vigilant !

 

Ça descend un peu et j’arrive finalement au stade ! en bon dernier ! ça c’est aussi une première.

 

Le bilan

Quelle course ! du mal à tirer un bilan objectif !

Quels enseignements retenir, côté préparation et côté mental ?

Côté physique, tout d’abord, la chaleur a fortement impacté ma performance. C’est un fait, mais les autres coureurs étaient soumis à la même chaleur que moi, donc pas suffisant.

Ensuite, un entrainement trop léger à cause des blessures récurrentes aux côtes. Enfin, une préparation physique axée sur la nage pour le niveau 4 de plongée, donc pas les mêmes muscles que la course à pieds.

 

Côté mental, tout d’abord une sous-estimation de l’effort à produire pour cette course. La réussite de ma 1ère SaintéLyon m’a laissé croire que je restais sur le même niveau de performance. Ensuite, un manque flagrant de bonne utilisation des techniques de switch (regarder le paysage,…). Coup de bol, la discussion avec l’autre coureur a aidé l’esprit à se détourner du schéma en boucle « ça va pas, j’ai trop chaud, ça va pas, j’ai trop chaud ». Enfin, le point positif c’est que l’envie de finir est un moteur puissant pour se dépasser.

 

Listen to « Objectif Trail » on Spreaker.

Une réflexion au sujet de « Comment j’ai commencé à forger mon mental »

  1. Bonsoir, je crois que l’on a tous vécu un de ces moments ou on se demande quand la course va terminer ou l’idée éventuelle du premier abandon nous hante l’esprit!!!

    Merci pour cette piqure de rappel, que malgré tout nous ne sommes pas des machines, on a le droit d’etre défaillant parfois!!.

    Merci Franck

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