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SaintéLyon 2009, ma maudite

SaintéLyon 2009, ma MAUDITE

3ème tentative de finir la SaintéLyon, après la découverte en 2007 (9h09), mon abandon avant le départ en 2008 (sciatique, sur-entrainement), 2009 est l’année de mon retour. Et quel retour !

 

En septembre, les 34km du Sancy se passent bien et le parcours est un vrai trail, ça me plait. Un peu de récup, puis début octobre je me lance dans la préparation SaintéLyon.

Moins de volume qu’en 2008, finies les semaines à 100 km, je n’ai pas le niveau, pas la bonne récup. Je réduis les volumes en course à pied, et j’ajoute 20km (l’aller retour) de vélo pour aller au boulot.

 

Je gère les séances avec un programme basé sur le plan de l’excellent livre de B Heubi : du fractionné (que je vais réaliser en côte au lieu de plat), du seuil, de l’endurance. Et j’allège en fonction des sensations. Certaines tensions (fesse, bas du dos) sont des alertes avant coureuses de possible douleur handicapante, pas question pour cette année.

 

J’ai prévu 3 courses de préparations : les 7monts de septmoncel, la Valyonnaise et Jogg’iles. Je zape les 7 monts, pas assez en forme, pas la peine d’en revenir trop fatigué. Au fil des semaines la forme est là, sur mes parcours fétiches de Saint Romain au Mont d’or, j’arrive à courir sur des côtes où je marchais auparavant.

Le « Off » organisé par Raidlight à Sainte Catherine se passe superbement bien. Je prends un grand plaisir ce jour là, à courir à relancer, sans me mettre dans le rouge. Génial.

 

Et voilà, ça ne pouvait durer, trop beau pour être vrai ! le jeudi d’après Jogg’iles, petit footing tranquille, et au bout de 15 / 20’ je sens une petite douleur sous le mollet qui en quelques minutes m’empêche de courir. Je rentre en me posant milles questions : contracture ? fatigué ? ben non, qu’est ce qui se passe ? le tendon d’achille ?… bref surpris sans être inquiet. Un peu de repos et hop ce sera reparti pour le we.

Le vendredi la douleur disparait, ça me rassure. J’avais prévu une sortie vallonnée pour le dimanche, je préfère valider par un footing le samedi matin. Tout démarre bien, et identique au jeudi au bout de 15 / 20’ arrive une douleur faible au début qui m’oblige à l’arrêt en 2, 3 minutes ! ben m…. de m….

Que m’arrive t’il ?

 

1ère décision, j’arrête tout jusqu’au départ, ça fera 15 jours pleins de repos, ça devrait aller. Le lundi j’appelle mon toubib, et il a la bonne idée de m’expliquer que cela ressemble fort à une déchirure et donc que 15 jours ne seront pas suffisants ! non … je le crois pas !

Il est médecin, donc il se trompe c’est sûr ! (comme l’année dernière lorsqu’il m’avait dis qu’avec ma sciatique je ne pourrais pas faire la course).

On se laisse quelques jours pour voir l’évolution, de toute façon je pars 3 jours en Belgique pour le boulot. La douleur diminue, mais une gêne reste latente, présente.

 

Pour être franc, le moral en prend en sacré coup ! Heureusement que ma Chérie me connait bien et gère bien la situation, m’aide à relativiser, me projette déjà dans le marathon de Paris. Elle est ultra chouette ma Chérie.

 

Comme la douleur a disparue, je suis autorisé à une petite marche le samedi 28 : 20’ où tout se passe bien. Bon, peut être, c’est même sûr, je serais au départ et je la ferais, au pire en randonnée, mais je la ferais, cette course.

Dimanche 29, rebelote, on va au parc de la tête d’or : 30’ de marche tranquille, ben ça merde sec au bout de 25’.

Echographie du mollet le 1er décembre, il y a bien une petite déchirure. La cicatrisation est en cours, mais le conseil est d’au moins 15 jours de repos encore. Ce sera donc un nouvel abandon avant le départ pour la Saintélyon.

 

La SaintéLyon sera donc ma course maudite, celle de tous les stress, de toutes les improbabilités, de toutes les réflexions de mes collègues de boulot que je bassine avec cette course (2 ans que je « coach » un relais de 4).

 

Ce nouvel abandon ne me fait pas plaisir, mais je le digère un peu mieux que l’année dernière. La blessure est identifiée, soignable et d’ici quelques semaines je serais à nouveau sur les chemins.

 

Je garde en tête les plaisirs du tour du mont blanc (en randonnée) de mes entrainements dans les Monts d’or, le off de sainte catherine, mes reconnaissances de Sorbiers à quasi Soucieu… et puis ça me laisse un sacré défi pour l’avenir J

 

Reste la plus grosse part du travail à réaliser dans les semaines à venir, le pourquoi ?? je suis persuadé qu’une blessure n’arrive pas par hasard.

Est-ce que j’étais plus fatigué que je le ressentais ? Est-ce que j’ai trop poussé la machine ? Est-ce mon plan d’entrainement n’était pas adapté ? Est-ce que je me met trop de pression pour cette course ? Bref de quoi réfléchir pour m’améliorer encore en 2010.

 

Côté réjouissance, il y a bien sûr l’excellent AAB organisée de mains de Maîtres par MamanPat et le Blob. Merci, merci ! C’est trop bien d’avoir cette salle, ce repas à l’écart du bruit et entre amis.

C’est la soirée des rencontres nouvelles ou plus anciennes, mais c’est génial de rencontrer les kikoux : ChrisTof, Tidgi, MartineV, Bagone, Sab, Gilou01, Sarajevo, Totote01, Sanggi, Fredy, Mathias,…. Et je ne cite que ceux dont je suis sûr, on était près de 200 !

Super convivial, le repas est un moment de détente jusqu’au moment où toutes et tous commencent à se préparer, où les dernières questions fusent, où le stress montent un peu. J’essaye de détendre, rassurer les futurs coureurs de la nuit.

 

Retour à la hall expo, ça c’est bien rempli, le temps file vite. Déjà 23h30 ! la longue procession vers la ligne de départ débute. 5 000coureurs ça fait du monde !

Les élites arrivent au compte goutte, surtout juste avant le départ.

 

Moment magique pour nous, toutes les frontales s’allument 1 minute avant le départ. Ouah ! c’est top, c’est beau. 5.4.3.2.1 partez !

Pendant 6 minutes, je vais encourager tous celles et ceux qui s’élancent pour la grande chevauchée, une petite pointe de déception d’être du mauvais côté de la barrière. Ce n’est pas grave, j’ai des équipes de relais à rassurer, des solos à encourager pendant la nuit.

 

1h du mat’, quelques frissons, ça caille, non ? et c’est les relais qui s’élancent à leur tour.

 

Retour également sur Lyon, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, suffit d’être vigilant sur cet autoroute que certains prennent pour une piste de compétition automobile, surtout la nuit.

 

C’est le moment de quelques sms, quelques encouragements pour les valeureux en chemins boueux.

Quelques heures de sommeil et me voilà à Gerland. Tiens nouveauté, l’antre du parc des expo est réservé aux coureurs, c’est mieux pour eux, d’un autre côté pour aller à leur rencontre ça devient d’un compliqué. De toute façon, je suis pas objectif j’aime pas l’arrivée dans ce parc.

 

Retrouvailles des relais rescapés, attentes du dernier, attente des amis en course, prises de nouvelles à droites, à gauche, des têtes connues, des têtes fatiguées, certaines mêmes épuisées.

Et c’est l’attente de l’arrivée du nouveau formidable ultra runner venu du fin fond du beaujolais voisin, le célébrissime Badgone. Martine l’a attendu pour l’aider, l’encourager, c’est qu’il souffre le diable ! on n’a rien sans rien !

Comme il l’avait promis, c’est avant 10h qu’il franchi la ligne, le corps est fatigué, les yeux pétillent de joie, il l’a fait, il ne sait pas vraiment comment, il ne sait plus vraiment … mais il est FINISHER !

 

La SaintéLyon 2009 s’achève sur ce beau moment, c’est pour ces instants que j’aime l’ultra.

 

1ère publication du récit ici

 

 

 

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